Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/81

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Quant à papa, il ne dira rien, si vous me laissez faire ; je le câlinerai, je le supplierai, il voudra bien, j’en suis sûre. Voyons, petite mère, est-ce oui ?

léontine.

Pas encore, mon enfant chérie, pas encore ; laisse-moi réfléchir et en parler à… à… à des amis.

giselle.

À des amis ? c’est-à-dire à mon oncle Pierre et à cette vieille tête de gazon, M. Tocambel, répliqua Giselle en s’éloignant de sa mère et en fronçant le sourcil. Si vous leur en parlez, ils diront non, exprès pour me contrarier.

léontine.

Ne crois donc pas cela, mon amour ; ils t’aiment beaucoup et…

giselle, avec colère, tapant du pied.

Je vous dis que non ; ils ne m’aiment pas ; je le vois, je le sais. Et si vous leur en parlez, je ne vous aimerai pas non plus ; vous verrez ça.

léontine.

Giselle, Giselle, quelle peine tu me fais, en me parlant ainsi !

giselle.

Ah bah ! si je vous faisais de la peine, vous m’écouteriez et vous donneriez un bal pour me faire plaisir.