Page:Ségur - Témoignages et souvenirs.djvu/11

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moin, et qui eussent grossi démesurément un volume déjà trop gros peut-être. Je me suis contenté de choisir dans un inépuisable trésor, quelques souvenirs chers à mon cœur et à ma foi, et de les raconter sans autre art que celui de la conviction et de la vérité.

C’est ainsi que, par le simple récit de leurs œuvres et de leur existence de chaque jour, j’ai essayé de rendre témoignage aux trappistes comme aux missionnaires, à l’humble aumônier d’hôpital comme à l’obscur infirmier militaire, au dévouement sublime des mères chrétiennes et à l’énergie chevaleresque des âmes trempées dans la foi catholique comme au génie des orateurs sacrés et à l’incomparable beauté des fêtes et des triomphes pacifiques de l’Église, enfin à cette puissance de Dieu toujours agissante, qui, de nos jours comme dans tous les temps, se manifeste par des faits surnaturels, par des miracles qui mettent en déroute toute la science et tous les raisonnements de l’orgueil humain.

Puisse mon témoignage, tout faible qu’il est, servir en quelque degré la cause de cette sainte et immortelle accusée, de cette Église catholique, ma mère et mon espérance éternelle, qui, à l’image de son divin fondateur, est ballottée dans tous les siècles de Caïphe à Pilate et de Pilate à Hérode, c’est-à-dire de la haine à la lâcheté et de la lâcheté à la sottise ! Puisse du moins cette épouse bien-aimée de Jésus-Christ agréer mon humble effort comme celui d’un fils tendre et dévoué qui, malgré sa faiblesse, ne peut s’empêcher d’élever