solennellement creuser le sol à l’endroit que Dieu lui avait désigné on trouva d’abord les signes révélés, sans doute quelques palmes gravées ou quelque instrument de supplice ; puis on découvrit dans un sépulcre deux hommes étendus, d’une taille au-dessus de l’ordinaire, les ossements entiers, beaucoup de sang, la tête séparée du corps. On les recueillit avec respect, et on les transporta vers le soir à la basilique de Fauste, où le peuple afflua pour les voir et les vénérer. Alors les vieillards se ressouvinrent d’avoir ouï autrefois les noms de ces martyrs, et lu l’inscription de leur tombeau. Le lendemain, les reliques furent transférées à la basilique ambroisienne, dont je raconte l’histoire.
Dans ce temps-là, vivait à Milan un aveugle nommé Sévère, connu de toute la ville, et dont la vue était perdue depuis plusieurs années. Ayant appris le sujet de la joie publique, dont il entendait les bruyantes manifestations, il sortit aussitôt, confiant en Dieu, se fit conduire sur le passage des corps saints, et obtint qu’on le laissât approcher des martyrs et toucher d’un linge le brancard où ils reposaient. Dès qu’il eut appliqué ce linge sur ses yeux, ils furent ouverts à l’instant même comme ceux de l’aveugle de Jéricho, et il put retourner chez lui sans guide. Ce miracle s’accomplit en présence d’un peuple immense qui fut témoin de la guérison de Sévère, après avoir été pendant plusieurs années témoin de son infirmité. Sévère se consacra tout entier au Dieu puissant qui l’avait guéri et passa le reste de ses jours à prier dans la basilique ambroisienne, près des corps des saints martyrs. Il vivait encore au temps où Paulin, l’historien de saint Ambroise, écrivit la vie de ce grand évêque.
La translation des reliques de saint Gervais et de saint Protais fut signalée par un grand nombre d’autres miracles des possédés furent délivrés, des malades guéris