change pas. — Mais tout est changé dans le monde, l’astronomie a changé, la chimie a changé, la philosophie a changé, l’empire a changé ; pourquoi êtes-vous toujours la même ? – Parce que je viens de Dieu, et que Dieu est toujours le même. — Mais sachez que nous sommes les maîtres ; nous avons un million d’hommes sous les armes, nous tirerons l’épée ; l’épée, qui brise les trônes, pourra bien couper la tête d’un vieillard et déchirer les feuillets d’un livre. — Faites : le sang est l’arome où je me suis toujours rajeunie. – Eh bien, voici la moitié de ma pourpre, accorde un sacrifice à la paix, et partageons. — Garde ta pourpre, Ô César ! demain on t’enterrera dedans, et nous chanterons sur toi l’Alleluia et le de Profundis, qui ne changent jamais. »
« J’en appelle à vos souvenirs, messieurs, ne sont-ce pas là les faits ? Aujourd’hui encore, après tant d’essais infructueux pour obtenir de nous la mutilation du dogme public qui fait notre unité, qu’est-ce que l’on nous dit ? Qu’est-ce que toutes les feuilles spirituelles et non spirituelles qui s’impriment en Europe ne cessent de nous reprocher ? « Mais ne changerez-vous donc jamais, race de granit ? Ne ferez-vous jamais à l’union et à la paix quelques concessions ? Ne pouvez-vous nous sacrifier quelque chose, par exemple, l’éternité des peines, le sacrement de l’Eucharistie, la divinité de Jésus-Christ ? ou bien encore la papauté, seulement la papauté ? Dorez au moins le bout de ce gibet que vous appelez une croix ? » Ils disent ainsi : la croix les regarde, elle sourit, elle pleure, elle les attend : Stat crux dum volvitur orbis. Comment changerions-nous ? L’immutabilité est la racine sacrée de l’unité ; elle est notre couronne, le fait impossible à expliquer, impossible à détruire ; la perle qu’il faut acheter à tout prix, sans laquelle rien n’est