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Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/107

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les colla sur la peau de Charles, qui riait sous cape de la peur qu’aurait sa cousine. Il était bien décidé à la provoquer, à l’agacer, jusqu’à ce qu’elle cédât à l’instinct méchant qui la portait sans cesse à la maltraiter.

Betty lui recommanda de bien laisser sécher la colle, de ne pas marcher, de ne pas s’asseoir surtout, jusqu’à ce que ce fût bien sec. Charles resta donc immobile pendant un quart d’heure environ. Au bout de ce temps, ils entendirent remuer, s’agiter dans la chambre de Mme Mac’Miche ; puis elle appela :

« Betty ! Betty ! »

Betty monta, mais lentement, car elle craignait que les diables de Charles ne fussent pas encore bien collés, et il ne fallait pas surtout les laisser monter dans le dos ou descendre le long des jambes. Elle recommanda à Charles de tourner le dos au feu et de s’en approcher le plus près possible.

« Madame me demande ? dit Betty entr’ouvrant la porte.

madame mac’miche.

Certainement, puisque je t’appelle. »

Betty attendit les ordres de Mme Mac’Miche, qui la regardait, mais ne disait rien.

betty.

Est-ce que Madame est souffrante  ?

madame mac’miche.

Non, mais,… je suis mal à mon aise ; je suis inquiète… Où est Charles ? Est-il rentré ?