Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/112

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nomies à placer ; bien peu de chose, car mon neveu m’occasionne une dépense terrible ; mais en me privant de tout, je parviens encore à mettre quelques sous de côté. Faites-moi savoir comment je puis vous envoyer cet argent ; la poste est trop chère. Je vous salue très amicalement.

« Céleste Mac’Miche. »


La cousine prit la lettre, la signa ; mais avant de la ployer et de la cacheter, elle voulut la relire. Charles ne la quittait pas des yeux et souriait en voyant le visage de Mme Mac’Miche s’empourprer et ses yeux s’enflammer.

« Misérable ! s’écria-t-elle.

— Pourquoi cela, ma cousine ? dit Charles naïvement.

madame mac’miche.

Comment, petit scélérat, tu oses dénaturer, changer ma pensée ! Tu oses encore redire ce mensonge infâme que tu as inventé ce matin !

charles.

Je n’ai écrit que la vérité, ma cousine.

madame mac’miche.

La vérité ! Attends, je vais te faire voir ce que te vaut ta vérité. »

Et Mme Mac’Miche se jeta sur sa baguette.

Voici ce qu’avait écrit Charles :


« Monsieur et cher ami, j’ai beaucoup d’argent à placer ; beaucoup, parce que mon neveu Charles ne me coûte presque rien ; je le prive de tout, et