Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aucune autre punition que de les chasser immédiatement de votre maison. Cette dernière clause est indispensable pour la sécurité de votre intérieur, car les coupables ont bien d’autres tours dans la tête dont les résultats pourraient être très fâcheux. »

Old Nick était embarrassé ; renoncer à la punition de faits aussi énormes, était déroger à la discipline terrifiante de sa maison et ébranler la soumission si péniblement obtenue. Ignorer l’auteur des dernières abominations qui s’étaient commises, garder des êtres aussi entreprenants et aussi irrespectueux, c’était prêter les mains à la décadence, à la honte de sa maison ; viendrait un jour où les enfants, perdant toute crainte, toute retenue, exerceraient des représailles terribles, maltraiteraient peut-être les surveillants et lui-même. Il perdrait alors le profit qu’il tirait des pensions payées pour ces enfants qu’il ne pourrait garder. Il se décida donc à accorder à Charles ce qu’il demandait, quelque répugnance que lui inspirât cette concession.

« Je t’accorde ce que tu exiges de moi, dit-il enfin.

charles.

Voulez-vous l’écrire, M’sieur ?

— Insolent ! s’écria Old Nick, poussé à bout.

charles.

Ce n’est pas par insolence, M’sieur, c’est pour les camarades ce que j’en fais. Vous comprenez, M’sieur, que vis-à-vis d’eux ma position est déli-