Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

marianne.

Cassée ! C’est-il possible ! Quand donc ? Comment donc ?

Betty raconta ce qui était arrivé. « Quant au charretier, continua-t-elle, il n’est pas fautif ; c’est qu’elle l’a pincé ! Fallait voir comme son cou était noir ! La douleur lui a fait lâcher prise, et… par malheur elle a roulé sur les pierres ! C’est là qu’elle se sera fracturée, comme dit le médecin.

marianne.

Écoutez, Betty, dînez avec nous ; nous avons tout juste de quoi ; le juge nous avait donné un poulet que j’ai fait rôtir ; il est un peu sec à force d’avoir attendu, mais nous sommes tous jeunes, avec de bonnes dents et bon appétit. Et puis, voici une omelette pour fêter le retour de Charlot.

betty.

Et Mme Mac’Miche donc qui est seule ?

marianne.

Elle n’a besoin de rien, que de repos, a dit le médecin ; et vous, vous avez, comme nous tous, besoin de manger. Voyez donc ! Il est près de trois heures, et nous dînons d’habitude à une heure. Viens, ma Juliette, tu es pâle et fatiguée ! mets-toi à table. »

Marianne amena et établit Juliette à sa place accoutumée, s’assit à côté, et lui servit un morceau d’omelette bien chaude.

«  Eh bien, où est Charlot ? dit Marianne en regardant de tous côtés après avoir servi Betty.