Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/285

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les hommes de journée nécessaires au service de la maison et à la culture du jardin appartenant aux deux sœurs, etc., Betty proposa de faire entrer Donald à leur service ; et, quelque temps après, Donald proposa à Betty de se mettre à son service en la prenant pour femme ; Betty sourit, rougit, rit aux éclats, donna deux ou trois tapes en signe d’adhésion, et, un mois après, on célébrait chez les deux sœurs les noces de Betty et de Donald.

Peu de temps après, le juge proposa à Marianne un bon placement pour Charles. Une belle et bonne ferme, avec une terre de quatre-vingt mille francs, était à vendre près de Dunstanwell ; Marianne en parla à Charles, qui bondit de joie à la pensée d’avoir une ferme et de vivre à la campagne ; la terre fut achetée et payée ; Marianne se chargea des arrangements intérieurs et de la direction du ménage ; Betty devint fille de ferme, et son mari reprit son ancien métier de laboureur, charretier, faucheur, etc. Ils restèrent dans la maison de Marianne et de Juliette, qui était assez grande pour les contenir tous, et qu’ils arrangèrent convenablement, jusqu’au moment, impatiemment attendu, où ils pourraient habiter la ferme de Charles.

En attendant l’installation définitive, Charles menait Juliette tous les jours, matin et soir, prendre connaissance de sa future demeure, pour qu’elle s’orientât dans la maison et au dehors. Bientôt elle put aller sans guide dans l’habitation et ses dépendances, vacherie, bergerie, écurie, laiterie ; souvent elle se croyait seule, mais Charles, redou-