Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/308

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morte, avec des ouvriers obligeants qui étaient venus offrir leurs services, Charles s’échappa et courut à la maison ; il rencontra Betty ; elle arrivait échevelée et alarmée, pour avoir des nouvelles de son mari ; c’était elle qui les avait vus passer comme la foudre, et qui avait eu soin d’en informer Juliette, en y ajoutant les commentaires les plus alarmants. Charles la rassura, ne lui expliqua rien, et continua sa course.

Il arriva à la maison et appela Juliette ; elle lui répondit par un cri de joie et accourut jusqu’à lui, guidée par sa voix. Elle se jeta dans ses bras, en remerciant Dieu de l’avoir sauvé.

juliette.

Betty m’a dit que vous deviez tous être brisés et tués. Tu juges de ma frayeur, et de ma désolation de ne pouvoir courir à toi avec elle. Mais qu’est-il arrivé ? Comment Donald, qui mène si bien, a-t-il pu laisser le cheval s’emporter ainsi ?

charles, avec hésitation.

Juliette,… ce n’est pas sa faute,… c’est la mienne ; il ne voulait pas me laisser mener ce jeune cheval ; mais je l’ai voulu absolument ; j’ai saisi les guides dans ses mains, et comme je tirais sur la bouche du cheval, il a été obligé de me les abandonner. Et puis le cheval s’est emporté et nous a versés dans un fossé.

juliette.

Ah ! mon Dieu ! Donald est-il blessé ?

charles.

Non, il n’a rien, heureusement : il avait sauté