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Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/371

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charles.

Pas si âgée que la fille sans cœur que vous voudriez me faire épouser. »

Marianne fait un mouvement de surprise.

« Pensez-vous que j’ignore qu’elle a vingt-six ans ? Je le savais avant que vous me l’eussiez nommée.

marianne, fâchée.

Je ne cherche plus à te la faire épouser ! Je ne te ferai plus épouser personne ! Tu vivras et tu mourras garçon ; tant pis pour toi. Quand tu seras vieux, tu viendras chercher chez moi un refuge contre l’ennui.

charles, adouci et souriant.

Je ne redoute pas l’ennui, Marianne ; je serai comme vous, en famille ; j’aurai une femme et des enfants qui me feront la vie heureuse que je cherche.

marianne, étonnée.

Tu veux donc te marier, à présent ?

charles.

Certainement, plus que jamais.

marianne.

Je n’y comprends rien ; avec qui donc ?

charles.

Vous le saurez quand nos bans seront publiés, dans quinze jours.

marianne.

Et Juliette le sait ? Elle connaît ta future ? Elle est contente ? Elle restera chez toi ?

charles.

Parfaitement, elle la connaît, elle est très contente, elle ne me quittera qu’à la mort.