Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/374

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« Charles, dit Juliette, pourquoi as-tu annoncé cinquante mille francs ? Tu sais que je n’ai plus rien depuis que j’ai abandonné à Marianne, il y a un an et d’après ton conseil, ma part de l’héritage de nos parents.

charles.

Et crois-tu, chère Juliette, que je t’aurais poussée à te dépouiller du peu que tu possédais, si je n’avais eu la volonté de t’en dédommager largement ? J’ai profité de la procuration que tu m’as donnée à cette occasion pour placer en ton nom cinquante mille francs pris sur la fortune trop considérable que je possède. Tu vois donc que tu as cinquante mille francs.

juliette.

Mon bon Charles, comme tout ce que tu fais pour moi est généreux, affectueux et fait avec délicatesse ! Tu ne m’en avais seulement pas informée. »

Juliette chercha la main que lui tendit Charles et la pressa sur son cœur.

« Tu es là, Charles, dans ce cœur dont tu ne sortiras jamais, et dans lequel se conserve le souvenir de tout ce que tu as fait pour moi depuis que je te connais.

charles.

Le beau mérite de témoigner son affection à ceux qu’on aime ! »

Juliette serra encore la main de Charles et la laissa aller pour reprendre son tricot, pendant que Charles lui ferait la lecture.

Quand Marianne rentra, elle leur dit que le juge