Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/376

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tu dois avoir assuré ton bonheur ; quant au sien, moi je le connais, je ne puis en douter. »

Marianne proposa au juge une tasse de thé, qu’il accepta. Pendant qu’elle était allée la préparer à la cuisine, le juge s’approcha de Juliette, lui prit les mains, la baisa au front et lui dit d’un air mystérieux :

« À quand la noce, ma petite sœur ? Quand faut-il vous afficher ?

— Comment ? Quoi ? répondit Juliette surprise et rougissant.

charles, riant.

Ah ! ah ! Vous avez donc deviné, Monsieur le juge ?

le juge, tendant la main à Charles.

Tout de suite, au premier mot. Et je ne conçois pas que Marianne n’ait pas eu la pensée que ta future ne pouvait être que Juliette. Et je vous fais à tous deux mon compliment bien sincère, bien fraternel, car je serai votre frère, une fois les deux mariages faits.

charles.

Vous ne trouvez donc pas que je fasse une folie en épousant ma bonne, ma chère Juliette ?

le juge.

Folie ! l’action la plus sensée, la meilleure de toute ta vie ! Où trouveras-tu une femme qui vaille Juliette ?

charles, serrant les mains du juge.

Cher Monsieur le juge ! que je suis heureux ! que vous me faites plaisir en me parlant ainsi ! J’avais si peur qu’on ne blâmât ma pauvre Juliette de