Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/392

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rentra chez soi. Seulement, Marianne, son mari et les témoins devaient revenir dîner à la ferme. Betty se distingua ; le repas fut excellent quoique modeste. L’après-midi se passa joyeusement ; on s’amusa à appeler Juliette madame, et, pour la distinguer de sa sœur, on appela Marianne la vieille madame. Le soir, après la promenade, Charles et Juliette reconduisirent chez eux M. le juge de paix et Mme la juge de paix, et rentrèrent à la ferme en faisant un détour par les champs. Betty servit un petit souper plus soigné que de coutume, et lorsque Betty et Donald eurent terminé leur repas, eurent pris leur tasse de café et leur petit verre de whisky à la santé des mariés, Charles et Juliette rentrèrent dans leur calme accoutumé.

Excepté cette journée d’extra, rien ne fut changé à leur utile et heureuse vie ; seulement, Juliette s’occupa à former une jeune servante qui devait remplacer Marianne dans les soins du ménage ; Betty se mit à la tête de la ferme. Donald dirigeait les affaires extérieures, et Betty exerçait sa juridiction sur la basse-cour, la lingerie, la cuisine et généralement sur tout ce qui concerne l’intérieur. Tout marcha le mieux du monde comme par le passé ; la ferme prospéra de plus en plus ; Charles l’augmenta par l’acquisition de quelques pièces de terre, prairies et bois touchant aux siens. Juliette ne regretta jamais d’avoir confié à Charles le soin de son bonheur ; il ne se relâcha pas un instant de ses soins les plus dévoués, de ses