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premiers signaux

Mais les nuils se succédèrent : rien ne se montra sur la surface du satellite, et la Lune redevint pleine sans qu’aucune manifestation fût venue confirmer les espérances des observateurs. Lorsque ce résultat négatif fut connu en Europe, tous ceux qui avaient accueilli avec incrédulité le télégramme de l’astronome américain, triomphèrent bruyamment.

Pour les uns, W. Burnett avait été victime d’une illusion d’optique ; pour d’autres, la fameuse dépêche n’était qu’un gigantesque canard destiné à mystifier le vieux monde. Seul, le directeur de l’observatoire de Nice, l’éminent Perrotin, ne partagea pas la jubilation de tous ses confrères. Sans avoir pu exactement définir les signes lumineux qui s’étaient produits, il en avait vu assez, il avait assez nettement constaté leur intermittence régulière pour être convaincu qu’ils étaient l’effet d’une volonté intelligente et réfléchie. Lui aussi, il avait observé attentivement la Lune dans ses dernières phases, attendant la réapparition des phénomènes, et ne pouvait s’expliquer pourquoi ils ne se manifestaient pas de nouveau.

Pour lui, comme pour les astronomes américains, il y avait là un inquiétant et redoutable mystère.