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études et recherches

nemment hydratée et que les puissants courants électriques qui la traversaient sans cesse, en y décomposant la vapeur d’eau, enrichissaient l’air de ce gaz si léger qu’il pénètre toutes les parois. Ainsi s’expliquaient l’absorption constante et l’assimilation de l’hydrogène par les tissus du corps humain dans le monde lunaire.

Dans cette vie physiologique d’un ordre supérieur, aucun élément impur et inassimilable, comme ceux que la nutrition apporte à nos organes, n’entrait dans leur économie pour en être ensuite expulsé. Il n’était pas nécessaire que leur sang fût, comme le nôtre, débarrassé par une voie spéciale d’éléments grossiers. Un organe particulier, sorte de glande située au-dessous de l’appareil respiratoire, filtrait en quelque sorte le sang, éliminant les molécules nuisibles devenues inutiles. Elle remplissait un rôle analogue à celui du rein, avec cette différence essentielle que les résidus de cette élimination étaient entraînés au dehors à l’état gazeux, tant par l’expiration que par l’évaporation à travers l’épiderme.

Comme leur mode de nutrition n’impliquait aucun travail de mastication, les dents chez eux auraient pu paraître inutiles. Ils en avaient cependant, mais celles qui meublaient leurs bouches ne jouaient pas le même rôle que chez nous. Moins épaisses et de moindre dimension, elles ne servaient qu’à régulariser le passage de l’air dans l’émission de la parole, et à produire avec les mouvements de la langue et des lèvres les articulations du discours. D’une blancheur d’ivoire, que n’allérait jamais aucune de ces causes qui, sur la Terre, les dégradent et les détruisent, leur éclat contrastait avec le rouge vif des gencives, où elles s’enchâssaient comme des perles dans un écrin.

Dans cet organisme moins complexe, la fonction du foie, au lieu d’être double, comme chez nous, était simple. Pas n’était besoin, en effet, d’une sécrétion de bile là où il n’y avait ni alimentation ni digestion. Mais le foie conservait toute son activité pour produire la matière glycogène qui donne elle-même naissance au glycose, dont le rôle est si considérable dans la respiration et la rénovation des tissus. Le mécanisme vital, dans ce milieu suroxygéné était d’une énergie beaucoup plus active. Aussi le