Aller au contenu

Page:Sélènes Pierre un monde inconnu 1896.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
175
lettres et arts

fripons, entremetteuses de toutes sortes, voilà pour l’ordinaire les personnages qui s’agitent dans une action dont la complexité et l’imbroglio font souvent le seul mérite.

Et le public de s’esclaffer et d’admirer, comme s’il se complaisait au spectacle de ses propres turpitudes.

Les auteurs se flattent sans doute de corriger les mœurs par le rire, mais ce rire ne fait que souligner l’immoralité de leurs concep-


C’était, dans les âges passés… (p. 174).

tions, familiariser le spectaleur avec ses misères, et les lui rendre par l’habitude moins odieuses et plus acceptables.

Si chez ces êtres, d’un niveau moral plus élevé et inaccessible à nos faiblesses, on ne pouvait rien imaginer d’analogue à nos poèmes tragiques ou comiques, ils n’avaient pas pour cela renoncé aux charmes séduisants des représentalions scéniques. Aux fêtes les plus solennelles, on donnait à la foule assemblée des spectacles de nature à élever les âmes et à entretenir un culte de reconnaissance pour ceux qui avaient été les bienfaiteurs de l’humanité.