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CHAPITRE IV

RETOUR À L’OBSERVATOIRE

L’accès de l’observatoire était redevenu libre.

Le travail avait été long et difficile. Il avait tout d’abord fallu rechercher la fissure par où s’étaient échappés les gaz méphitiques qui, après avoir rempli la cheminée de l’ascenseur, avaient envahi tout l’édifice et failli causer la mort de Mérovar et des trois étrangers. À cet effet, des hommes, revêtus des appareils qui leur permettaient d’explorer la surface lunaire, avaient soigneusement parcouru la longue cheminée, en examinant minutieusement ses parois.

De longs jours s’étaient écoulés dans cette recherche, et on avait fini par constater qu’à une hauteur de six lieues terrestres environ, la paroi rocheuse ayait cédé sous la pression des gaz intérieurs.

Une crevasse s’était produite, et c’était par un énorme trou béant que le gaz s’était précipité et avait tout envahi. Heureusement cette première poussée n’avait été suivie d’aucune autre : car, sans cela, rien n’aurait résislé à la pression de ce torrent formidable, et la partie supérieure de l’observatoire eût volé en éclats. Mais les vapeurs empoisonnées avaient partout remplacé l’air respirable ; elles occupaient tout l’espace et condamnaient les travailleurs aux plus minutieuses précautions.

Pour boucher la large ouverture, il avait fallu hisser jusque-là de nombreux blocs de roches, les encastrer profondément dans le massif ou s’était produite la fissure, les noyer dans un ciment