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Page:Sélènes Pierre un monde inconnu 1896.djvu/333

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à la recherche d’un cratère

guidés par Rugel, ils descendirent les pentes du cratère par un côté opposé à celui qu’ils avaient parcouru lorsqu’il s’était agi d’établir des signaux, et parvinrent bientôt à l’entrée d’une gorge profondément encaissée entre des élévations de rochers granitiques, et qui, dans cet amoncellement chaotique, semblait tracer un sillon sinueux.

À leur grande surprise, ils aperçurent une sorte d’épais ruban de fer qui, posé sur le sol, suivait les contours du ravin.

Marcel s’empressa d’accrocher à la sphère de Rugel son fil téléphonique et s’écria :

« Vous avez donc eu ici un chemin de fer ?…

— Et nous l’avons encore, répliqua Rugel qui souriait sous son masque de l’étonnement des trois amis, car Jacques et lord Rodilan manifestaient eux aussi, par leurs gestes, une véritable stupéfaction.

— On n’en a jamais fini, murmura Jacques, d’être émerveillé dans ce monde extraordinaire.

— Voilà, se disait en même temps lord Rodilan, qui ferait ouvrir de grands yeux aux cockneys de la Cité.

— Suivons Mérovar, ajouta Rugel. »

Le directeur de l’observatoire se dirigeait en effet vers une roche faisant saillie et derrière laquelle apparurent bientôt plusieurs wagons, semblables par leur forme à ceux qu’ils avaient vus circuler à l’intérieur de la caverne, et munis comme eux d’appareils gyroscopiques destinés à les maintenir en équilibre sur un rail unique.

« Ce chemin de fer, expliquait Mérovar, a été construit il y a longtemps pour faciliter précisément l’établissement du canon qui nous servait à vous envoyer des projectiles. Depuis votre arrivée parmi nous, il n’avait plus de raison de fonctionner, et nous espérions bien ne pas être forcés de sitôt de recourir à lui. »

Les Diémides eurent bientôt fait d’achever les préparatifs du départ.

Les wagons de cette voie ferrée, destinés à circuler dans le vide, différaient de ceux que les voyageurs connaissaient déjà. Ils étaient complètement étanches et formés d’armatures solides