Page:Sénèque - Œuvres complètes, Tome 3, édition Rozoir, 1832.djvu/392

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très inimicorum : le terme de dédain mimicorum convient beaucoup mieux.

51. Ses sarcasmes empoisonnés.

Sed in vitium libertas excidit et vim
Dignam lege régi : lex est accepta, chorusque
Turpiter obticuit, sublato jure nocendi.
(Horat., Ars poet., v. 282.)
Aux accès insolens d’une bouffonne joie,
La sagesse, l’honneur, l’esprit furent en proie.
(Boileau, Art poét., liv. iii.)

52. Des rougeurs sur la peau des autres. Cette pensée se retrouve dans Horace, et rappelle une parabole de l’Évangile.

53. A Aristote d’en avoir reçu. Sur ce passage se sont fondés les critiques qui ont prétendu que Sénèque parle ici lui-même et non pas Socrate ; mais tout ce qui précède et tout ce qui suit prouve que c’est Socrate. En effet, quel autre que Socrate pourrait dire : mihi ipsi Alcibiadem et Phædrum objectate ? Il est vrai que dans l’édition princeps on trouve à la place ces mots inintelligibles : mihi ipsi alibi, et se et pedium objectate. Ceux qui sont curieux de ces sortes de discussions, peuvent lire les remarques de Juste-Lipse à ce sujet : quant à nous, d’après notre version, nous trouvons que Sénèque a mis dans la bouche de Socrate un anachronisme au sujet d’Aristote ; mais la faute est bien excusable, et n’empêche pas que tout ce discours ne soit brillant de dialectique, de force et d’esprit.

XXVIII. 54. Lacune. Juste-Lipse prétend que cette lacune est considérable. La Grange ne croit pas le mal aussi grand que le suppose ce docte commentateur, et que peut-être même la liaison avec le traité suivant (De Otio sapientis) ne dépend que d’une seule phrase. (Voyez ci-après, la note 17 de ce dernier traité.)