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NOTES

drie, stoïcien, était en si haute estime auprès d’Auguste, qu’à la prise de cette ville ce prince annonça aux habitants qu’il leur faisait grâce, en considération d’Aréus.

9. Voir lettre xcix.

Le temps seul, malgré toi, finira ta tristesse,
              Tes larmes tariront ;
Et ce que n’aura pu cette grande sagesse,
              Quatre mois le feront.
Chasse donc ton chagrin, et, quoi qu’il faille faire,
              Songe à le surmonter,
Sans attendre, en pleurant comme un homme vulgaire,
              Qu’il te veuille quitter.

(Desmaret de St. Sorlin.)

10. « Tout tombe à nos côtés ; Dieu frappe autour de nous nos proches, nos amis, nos maîtres ; et au milieu de tant de têtes et de fortunes abattues, nous demeurons fermes, comme si le coup devait toujours porter à côté de nous, ou que nous eussions jeté ici-bas des racines éternelles. » (Massillon, Oraison du Dauphin.)

11.

Mourir est un tribut qu’on doit aux destinées,
Et leur décret fatal n’a pas prescrit d’années.
On doit sitôt qu’on naît : il faut, sans s’effrayer,
Quand la mort nous assigne, être prêt à payer.

(Rotrou, Iphig.)

Et Molière, Psyché, act. II, sc. i. Saint Augustin, sur le Ps. cxxi.

« Tout ce qui doit passer ne peut être grand ; ce n’est qu’une décoration de théâtre : la mort finit la scène et la représentation. Chacun dépouille la pompe du personnage et la fiction des titres ; et le souverain, comme l’esclave, est rendu à son néant et à sa première bassesse. » (Massillon, Oraison fun. du Dauphin.)

12. « Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser. Une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. » Pascal, Pensées, Art. I, 6. Voir Questions naturelles, VI, ii, et la note.

13. Ainsi saint Augustin, au début de ses Confessions : Homo circumferens mortalitatem suam.

La fin de la phrase de Sénèque est imitée par Pline : Flens animal, cœteris imperaturum, et a suppliciis vitam auspicatur, Hist. nat. VII, i, Voir Consol. à Polybe, XXIII.

14. Voir le mot de Solon : Valer. Max., VII, ii, et Montaigne, III, ix. « En vérité, ma fille, il faut songer à ceux qui sont plus malheureux que nous, pour nous faire avaler nos tristes destinées, » (Mme  de Sévigné.)

15.

Je ne vois que malheurs qui condamnent les dieux.

(Racine, Androm.)