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NOTES

7. « Le soupçon congédie la bonne foi, » disent les Italiens. « Il suffit souvent d’être soupçonné comme un ennemi pour le devenir : la dépense en est toute faite, on n’a plus rien à ménager. »

(Sévigné, Lettre LXXXIX.)

Quiconque est soupçonneux invite à le trahir. (Volt., Zaïre.)

Et si par un jaloux je me voyais contrainte,
J’aurais fort grande pente à confirmer sa crainte.

(Molière, École des maris.)

8. « Avec mon ami, disait un philosophe grec, je ne suis pas seul et nous ne sommes pas deux. »


LETTRE IV.
9.

Quand l’homme, si longtemps inutile, inconnu,
À son cinquième lustre est enfin parvenu,
Il dépouille dès lors son âme puérile ;
Une fois revêtu de la robe virile,
Citoyen d’un État qu’il a droit de régir,
Il est mûr pour penser et ferme pour agir.

(1830. Sat. de Barthélemy.)

10.

Redoutant le néant, et lasse de souffrir,
Hélas ! tu crains de vivre et trembles de mourir !

(Lamartine, Méditat. XV.)

11.

Pourquoi perdre à regret la lumière reçue
Qu’on ne peut regretter après qu’on l’a perdue ?

(Cyrano, Agripp.)

12. C’est aussi le mot d’Henri IV. Voy. Montaigne, I, XXIII.

Qui méprise la vie est maître de la sienne. (Cinna, sc. ii.)
Qui ne craint point la mort est sûr de la donner.

(Volt., Oreste, III, sc. viii.)


LETTRE V.

13.« Il faut être branche du même arbre, mais ne pas porter les mêmes opinions. » (M. Antonin.) « On vit à peu près comme les autres, sans affectation, sans apparence d’austérité, d’une manière sociale et aisée, mais avec une sujétion perpétuelle à tous ses devoirs. » (Fénelon, Instruct. et avis.)

14. Imité par Destouches (l’Homme singulier, act. III, sc. vii).

15. On a dit : Sperare timere est. « Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au delà ; la crainte, le désir, l’espérance, nous eslancent vers l’avenir et nous desrobbent le sentiment et la considération de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus. » (Montaigne, i, c. iii.)

16. Voy. Lettre XXIV : « L’autre a souvent la pierre en l’âme avant