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NOTES

44. Quid miserius misera non miserante se ipsum ?

(Saint August., Libre arbitre)


LETTRE XL.

45.

Quoi que vous écriviez ou d’heureux ou de triste,
Pour nous avoir écrit vous vous ferez bénir ;
Écrire à ses amis c’est s’en ressouvenir.
Ah ! si le vain portrait de celui que l’on aime
Émeut en son absence et n’est pas sans douceur,
L’épître d’un ami c’est cet ami lui-même :
Les lettres, Abailard, sont le portrait du cœur.

(Lett. d’Héloïse, trad. par de Lesser.)

46. Voir sur Hatérius, Tacit., Ann.,IV, LXI, et Cic, Brutus,XXII. « Seul de tous les Romains que j’ai connus de mon temps, il a transporté dans la langue latine la facilité grecque. Il avait une telle vélocité de discours qu’elle arrivait à être un défaut. Aussi Auguste dit-il fort justement : « Ce cher Hatérius a besoin d’être enrayé.» (Sénèque Rhét., Controv. excerpt., liv. IV, Préf.)


LETTRE XLI.

47.

Quel calme universel ! Je marche ; l’ombre immense,
L’ombre de ces grands bois sur mon front suspendus,
Vaste et noir labyrinthe où mes pas sont perdus,
S’entasse à chaque pas, s’agrandit, se prolonge ;
Et dans la sainte horreur où mon âme se plonge.
Au palais d’Herminsul je me vois transporté.
Sous ce tronc gigantesque aurait-il habité ?
Les dieux au pied d’un chêne ont instruit plus d’un sage ;
L’aigle au vol prophétique apportait leur message.
L’antre mystérieux entendit Apollon.

(Fontanes, Forêt de Navarre.)

Voy. Chateaubr. , Martyrs, IX. Saint Lambert, Saisons, ch. I., Lemierre. Fastes, IX. Lucos, atque in iis silentia ipsa adoramus. ( Plin., Hist. , XII , II.)

1.

J’admire plus cent fois ce lion furieux
Qui la gueule béante et le sang dans les yeux ,
Les ongles tressaillant d’une effroyable joie,
Suit son instinct féroce et déchire sa proie.
Que ces ours baladins, sous le bâton dressés,
Étalant aux regards leurs ongles émoussés ,
Leur gueule sans honneur que le fer a flétrie ,
Attributs impuissants d’une race avilie.

(Cas. Delavigne, Ép. à l’Académ.)

2. Voir Lettres XLV et LXXVI, et Balzac, Dissert. XXIII.