Aller au contenu

Page:Sénèque - De la vie heureuse.djvu/1

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ARGUMENT ANALYTIQUE



Le traité de la Vie Heureuse peut se diviser en quatre parties :

1o L’auteur expose la théorie stoïcienne sur le bonheur, qui est constitué exclusivement par la raison et la volonté (chap. I à VI).

2o Il explique en quoi sa doctrine diffère de la doctrine d’Épicure, à laquelle il reproche son impuissance et ses conséquences dangereuses, tout en reconnaissant que les exemples donnés par Épicure valent mieux que ses préceptes ; mais les vertus personnelles du philosophe ne sauraient justifier son principe (chap. VI à XIV).

3o Sénèque montre ensuite que sa doctrine se distingue également de la doctrine péripatéticienne (chap. XV).

4o Il défend la morale stoïcienne contre des objections malveillantes qui l’atteignaient personnellement. — Les faiblesses de l’homme ne prouvent rien contre ses principes. — L’opulence, que l’on reproche à Sénèque, n’est pas, en elle-même, contraire aux dogmes stoïciens ; le sage du Portique ne repousse pas les dons de la fortune : à ses yeux, la richesse est au nombre des choses préférables, sans être au rang des biens ; il sait en user, et elle lui fournit l’occasion de pratiquer certaines vertus, à la fois plus faciles et plus brillantes que les autres, telles que la tempérance, la modération, la libéralité ; enfin il ne s’y attache pas ; elle n’est pas un élément nécessaire de son bonheur. Il faut donc admettre que le sage préfère, sans se méprendre sur leur véritable nature, les choses qui fournissent aux efforts de la volonté et de la raison une matière plus aisée. Sénèque met en scène Socrate, dans la bouche duquel il place une éloquente protestation contre les détracteurs de la philosophie et des philosophes (chap. XVI à XXVIII).