gardant le silence sur les premiers, je ne vous parlerai que des autres. Et quoiqu’il soit possible que lui, dont on veut faire un dieu, ne se doute pas des maux qu’il a faits, moi je les sais, et cela suffit. Cette brute que vous voyez, qui, pendant maintes années, a vécu caché sous la protection de mon nom, m’a témoigné sa reconnaissance en faisant mourir d’abord deux Julie, mes petites-filles, l’une parle fer, l’autre par la faim ; puis Silanus, mon arrière-neveu. Fais attention, ô Jupiter ! à ce que tu vas décider dans une si mauvaise cause ; ce sera, sans contredit, à ton dam, si une fois il obtient une place parmi nous.
« Mais dis-moi, divin Claude, pourquoi, tous ceux et toutes celles que tu as fait mourir, les condamnais-tu sans jamais t’informer du sujet de l’accusation, sans avoir préalablement entendu l’accusé ? est-ce là la coutume ? Au ciel, il n’en est pas ainsi.
XI. « Voyons Jupiter, qui règne depuis tant d’années, ce n’est qu’au seul Vulcain qu’il a cassé la jambe ; oui :
et quand il se mit en colère contre sa femme, il se contenta de la suspendre par les pieds. Enfin, il n’a tué personne. Mais toi, n’as-tu pas tué Messaline, dont j’étais le grand-oncle aussi bien que le tien ? Je l’ignore, dis-tu. Malédiction sur toi, misérable ! N’est-il pas plus honteux d’avoir ignoré, que d’avoir commis ce meurtre ? Cet être-là n’a cessé de suivre pas à pas C. César. Celui-ci avait fait mourir son beau-père : Claude a ôté la vie à son gendre. C. César défendit au fils de Crassus de porterie nom de Grand ; Claude lui a rendu ce nom, mais il a fait tomber sa tête. Il a immolé, dans une seule famille, Crassus le Grand, Scribonie, Tristionie, Assarion, tous gens de la pre-