Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/209

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avec des machines de guerre qui lancent au loin des quartiers de roche. On est roi, quand on est sans crainte ; on est roi, quand on est sans désirs ; et cette royauté, chacun peut se la donner à lui-même. Je laisse à d’autres le faîte glissant de la grandeur et de la puissance. Je ne veux pour moi que le repos d’une vie calme et douce. Je trouverai dans un état obscur les charmes d’un heureux loisir, une vie tranquille et inconnue de tous ; et quand mes jours auront ainsi passé sans bruit, je mourrai vieux et ignoré parmi la foule. La mort n’est un malheur que pour l’homme qui, trop connu des autres, arrive au terme fatal sans se connaître lui-même.