et, ne sachant lequel des deux il doit saisir d’abord, tourner vers l’un, puis ramener vers l’autre sa gueule épouvantable, et tenir en suspens l’appétit qui le dévore : ainsi le cruel Atrée s’arrête à contempler les deux victimes dévouées à sa fureur impie ; il ne sait laquelle il doit s’immoler d’abord, laquelle il doit sacrifier la seconde : peu lui importe, sans doute ; mais il balance, et veut mettre de l’ordre dans son horrible forfait.
Quelle est enfin celle qu’il a frappée d’abord ?
La première (ne croyez pas qu’il manque de piété filiale) a été pour son aïeul : le jeune Tantale est tombé le premier.
Qu’a senti, qu’a témoigné cet enfant à l’aspect de la mort ?
Il est demeuré calme, et ne s’est point répandu en vaines prières : mais le cruel Atrée lui a plongé son glaive dans la gorge, et l’a enfoncé dans la blessure jusqu’à la garde. Le fer retiré, la victime est restée sur elle-même, comme ne sachant où elle devait tomber, et enfin elle s’est renversée sur son oncle. Au même instant le barbare traîne Plisthènes à l’autel et le réunit à son frère ; il le frappe et lui tranche la tête. Le tronc mutilé tombe à terre, et la tête roule avec un murmure faible et plaintif.
Et que fait-il après ce double meurtre ? Épargne-t-il