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THYESTE.
Quel était le crime de mes enfans ?
ATRÉE.
D’être nés de toi.
THYESTE.
Des enfans à leur père !
ATRÉE.
Oui à leur père, et, ce qui me ravit, à leur véritable père.
THYESTE.
J’en appelle aux dieux protecteurs de l’innocence !
ATRÉE.
Et ceux de l’hymen ?
THYESTE.
Doit-on se venger d’un crime par un crime ?
ATRÉE.
Je sais ce qui t’afflige, tu souffres d’avoir été prévenu. Tu ne regrettes pas d’avoir goûté ces mets horribles, mais de ne les avoir pas préparés. Tu songeais en toi-même à servir un pareil repas à ton frère abusé ; à te liguer contre mes fils avec leur mère pour leur faire subir une mort semblable ; ce qui t’en a seul empêché, c’est que tu as cru qu’ils étaient à toi.
THYESTE.
Les dieux te puniront : mes vœux te livrent à leur vengeance.
ATRÉE.
Et moi, je te livre à celle de tes enfans.