Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/349

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faibles eaux n’effleurent qu’à peine des sables stériles. Vous, dirigez vos pas vers les sentiers étroits des bois de Marathon, où les femelles des animaux sauvages, suivies de leurs petits, vont chercher la nuit leur pâture. Vous, tournez vers l’Acharnie que réchauffent les vents tièdes du midi. Qu’un autre s’élance à travers les rochers du doux Hymette, un autre sur la terre étroite d’Aphidna. Trop long-temps nous avons négligé le rivage sinueux que domine le cap de Sunium. Si quelqu’un de vous aime la gloire du chasseur, qu’il aille vers les champs de Phlyéus ; là se tient un sanglier terrible, l’effroi des laboureurs, et connu par ses ravages. Lâchez la corde aux chiens qui courent sans donner de la voix, mais retenez les ardens molosses, et laissez les braves crétois s’agiter avec force pour échapper à l’étroite prison de leur collier. Ayez soin de serrer de plus près ces chiens de Sparte : c’est une race hardie, et impatiente de trouver la bête. Le moment viendra où leurs aboiemens devront retentir dans le creux des rochers. Maintenant ils doivent, le nez bas, recueillir les parfums, chercher les retraites en flairant, tandis que la lumière est encore douteuse, et que la terre humide de la rosée de la nuit garde encore les traces. Que l’un charge sur ses épaules ces larges toiles, qu’un autre porte ces filets. Armez l’épouvantail de plumes rouges dont l’éclat, troublant les bêtes sauvages, les poussera dans nos toiles. Toi, tu lanceras les javelots ; toi, tu tiendras des deux mains le lourd épieu garni de fer pour t’en servir au moment ; toi, tu te mettras en embuscade, et tes cris forceront les bêtes effrayées à se précipiter dans nos filets ; toi enfin, tu achè-