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Scène IV.

LE CHŒUR.

Il a l’ui comme l’orage, comme le vent du nord qui chasse les nuages devant lui, comme ces étoiles qui glissent dans l’espace en laissant derrière elles une longue traînée de feu. Que la renommée, qui vante les héros des vieux âges, compare leur gloire à la tienne, tu les effaceras tous par l’éclat de tes vertus, comme la lune efface toutes les éteiles, dans la plénitude de sa lu- mière, quand elle réunit les extrémités de son croissant, et se hâte de s’emparer du ciel qu’elle doit éclairer toute la nuit de ses vives clartés. Ta vertu brille comme la lumière d’l-Iespérus, messager de la nuit qui s’élève du sein des mers pour amener les premières ombres (lu soir, et qui, le matin, les dissipe pour allumer, sous le nom de Lucifer, les premiers feux du jour.

Et toi, conquérant de l’Inde soumise à ton thyrsc vainqueur, dieu à l’éternelle jeunesse et à la flottante chevelure, qui conduis avec la lance entrelacée de feuilles (le vigne les tigres attelés à ton char, et pares ton front de la mitre orientale, la chevelure négligée, d’Hippolyte n’est pas moins belle que la tienne. Ne sois point trop fier (les charmes de ton visage. La renommée a répandu par le monde le nom du héros que