Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/423

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mon palais ; cet accueil lamentable était bien dû à un mortel échappé des enfers.

LA NOURRICE.

Phèdre s’obstine , seigneur , dans la pensée de mourir ; elle se montre insensible à nos pleurs , et veut trancher le fil de ses jours.

THÉSÉE.

PouquOi ce dessein funeste ? d’où vient qu’elle veut mourir quand son époux lui est rendu ? .

LA NOURRICE.

C’est votre retour même qui précipite son trépas.

THÉSÉE.

Ces paroles obscures cachent jene sais quel grand mystère ; parlez ouvertement ; quel est lechagrin qui pèse sur son cœur P

LA NOURRICE.

Elle ne l’a dit à personne : c’est un mystère qu’elle cache au fond de son âme, résolue qu’elle est d’empor- ter avec elle au tombeau le secret douloureux qui la tue. Hâtez-vous de l’aller trouver, je vous en conjure ; les momens sont comptés.

THÉSÉE.

Ouvrez à votre roi les portes de son palais.