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Scène II.

THÉSÉE, PHÈDRE, SERVITEURS, LA NOURRICE, qui ne parle pas.
THÉSÉE.

Femme de Thésée, est-ce ainsi que vous accueillez le retour de votre époux si long-temps et si impatiemment attendu ? Jetez donc cette épée ; tirez-moi du trouble où je suis, et apprenez-moi la cause qui vous force à mourir.

PHÈDRE.

Ali ! plutôt, noble Thésée, par votre sceptre de roi, par l’amour de nos enfans, par votre retour, par le trépas où je touche, permettez-moi de mourir.

THÉSÉE.

Mais quel est le motif qui vous y porte ?

PHÈDRE.

Vous dire le motif de ma mort, ce serait en perdre le fruit.

THÉSÉE.

Nul autre que moi au monde ne le connaîtra.

PHÈDRE.

Quand il n’y aurait point d’autre témoin, une femme pudique doit respecter les oreilles de son époux.

THÉSÉE.

Parlez, je serai pour vous un discret confident.

PHÈDRE.

Il faut garder son secret, si l’on ne veut pas qu’il soit divulgué par un autre.