Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/245

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cercle parfait de lumière empruntée. La blancheur de la neige, unie à l’éclat de la pourpre, compose le teint de notre jeune princesse, et l’incarnat de ses joues est pareil à celui de l’aurore que le pasteur, secouant la rosée du matin, voit paraître à l’horizon.

Ô vous, jeune héros, échappé de la couche horrible de la fille du Phase, de cette épouse cruelle dont vous ne caressiez les charmes qu’avec dégoût et d’une main tremblante, jouissez de votre bonheur, et recevez avec amour cette nouvelle épouse que ses parents du moins vous donnent avec joie.

Jeunes gens, livrez-vous à ces jeux folâtres qu’autorise la liberté des noces, lancez de tous côtés les couplets malins et joyeux. Rarement les sujets peuvent se permettre cette licence envers leurs princes.

Généreux fils du dieu qui porte le thyrse, charmant Hyménée, il est temps d’embraser le pin fendu en plusieurs parts ; il est temps de ranimer tes doigts engourdis, et de secouer tes flambeaux solennels. Que le fescennin éclate avec sa verve piquante et maligne ! C’est un jour de noces et de fêtes, livrez-vous aux transports d’une joie bruyante et animée : laissons le silence et la nuit à ces femmes qui se dérobent furtivement aux bras d’un étranger.