Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/339

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sc. ire, que c’est au moment où Œdipe trouve dans sa conscience un témoignage plus fort que celui des dieux, et se déclare innocent malgré l’oracle, qu’il touche à la connaissance de ses crimes.

Vers 39. Sed ignes auget aestiferi Canis. L’édition de Lemaire porte : Igne frigit aestiferi Canis, conformément à quelques éditions, et contrairement à quelques autres. La leçon que nous avons suivie nous paraît plus simple et plus naturelle, quoique celle qu’il adopte puisse être justifiée, notamment par ce vers de Virgile :

Borcæ penetrabile frigus adurat.

Page 11. La fontaine de Dircé est tarie. Lycus, roi de Thèbes, ayant répudié Antiope, épousa Dircé qui fit jeter en prison celle rivale, enceinte de Jupiter. Le dieu l’ayant délivrée, elle alla se cacher sur le mont Cithéron, où elle nuit au monde Amphion et Zéthus, qui tuèrent Lycus, et attachèrent Dircé à la queue d’un taureau. Bacchus la changea en fontaine après sa mort.

L’Ismène n’a plus qu’un filet d’eau. Ismène était l’aîné des fils d’Amphion et de Niobé. Blessé par Apollon, et souffrant une vive douleur, il se précipita dans un fleuve de la Cadmée auquel il donna son nom.

Personne n’est exempt des atteintes de ce fléau. Les tragédies de Sénèque sont avant tout descriptives : cet endroit le prouve assez. Le tableau de la peste de Thèbes est le résumé très-long de tous les tableaux du même genre qu’on avait faits jusque-là. Il étincelle de grandes beautés, à côté desquelles se trouvent de grands défauts dont le principal est la manie de vouloir tout dire, de ne pas savoir s’arrêter, et d’entasser tous les traits au lieu de choisir les plus vifs et les plus frappans. Le dernier traducteur renvoie, pour la comparaison, à l’Œdipe de Sophocle ; à Thucydide, liv. ii ; à Lucrèce, liv. vi ; à Virgile, Géorg., liv. iii ; à Ovide, Métam., liv. vii ; à Silius Italicus, liv. xiv ; à Hérodien, liv. i ; à Ammien Marcellin, liv. xix ; à Homère, Iliade, liv. i. Les descriptions de peste sont un des lieux les plus communs de la poésie chez les anciens, comme chez les modernes. A la longue liste que nous avons donnée, il faut ajouter Tacite, Ann., liv. xvi, chap. 13.