Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NOTES
SUR LES TROYENNES.


PERSONNAGES. Dans les Troyennes d’Euripide, Polyxène ne parait pas comme ici sur le théâtre, par la raison que sa mort ne fait pas le sujet de la pièce ; mais elle entre au moins pour un tiers dans le fond dramatique de la tragédie latine, et, sous ce rapport, il est surprenant que Sénèque l’ait traduite sur la scène comme un personnage muet. Le rôle de Polyxène, dans la pièce d’Hécube, est une des plus belles et des plus touchantes créations de la tragédie grecque ; le poète latin, qui la connaissait, ne devait pas, à notre avis, se priver volontairement d’une source aussi féconde d’émotion et d’intérêt.

ARGUMENT. Page 115. Agamemnon, épris de cette jeune princesse. Il n’y paraît guère dans la pièce. Agamemnon, dans sa querelle avec Pyrrhus, n’en parle point ; cela se conçoit assez ; il est marié depuis long-temps, et, de plus, il vient de prendre avec lui Cassandre pour seconde épouse, comme le dit Euripide. On peut dire aussi, sans faire injure à la moralité du roi des rois, que, s’il était réellement épris des charmes de Polyxène, il parlerait avec plus de force encore pour sa défense. Nous n’avons point voulu rectifier l’argument, mais il nous semble vicieux sous ce rapport. Le langage d’Agamemnon dans sa querelle avec Pyrrhus, est plein de noblesse et de gravité, les motifs qu’il fait valoir sérieux et honorables : nous ne croyons pas qu’il faille attribuer sa conduite à un amour dont la supposition ne se fonde que sur le reproche que lui en fait Pyrrhus.

Du haut de la porte Scée. Le lecteur verra plus bas qu’il n’est pas question de la porte Scée, mais d’une tour élevée où s’as-