Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/125

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Les temples de Cyrrha et le séjour du ciel ont été pour Apollon le prix de sa victoire sur un serpent ; mais que de Pythons vaincus dans mon hydre ! Bacchus et Persée ont déjà pris place parmi les dieux : mais qu’est-ce que la conquête de l’Inde ? qu’est-ce que la défaite de la Gorgone ? Nul fruit de ton hymen avec la marâtre qui me persécute n’a mérité, par son courage, d’entrer dans le séjour des dieux. Moi je te demande une place dans le ciel pour l’avoir porté.

Fidèle compagnon de mes travaux, lichas, va, cours annoncer ma victoire à mon épouse ; apprends-lui la défaite d’Eurytus et la ruine de son royaume. Et vous, conduisez au plus tôt ces victimes au pied de l’autel de Jupiter Cénéen, dont le temple domine la mer d’Eubée que soulèvent les vents du midi.



Scène II

Chœur de vierges œchaliennes, Iole

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Le Chœur

C’est être l’égal des dieux, que de n’avoir à son honneur d’autre terme que celui de ses jours : c’est une véritable mort qu’une vie traînée dans les larmes. L’homme qui a su mettre sous ses pieds la puissance impitoyable du destin, et la barque, du fleuve des morts, ne livrera jamais ses mains captives pour être enchaînées, et jamais n’ornera la pompe triomphale de son vainqueur.