votre époux, et mes charmes trouveront un chemin pour arriver jusqu’à lui.
Que pourraient sur lui tous les végétaux, de la Colchide, toutes les herbes de la Thessalie ? où trouver un charme qui puisse le vaincre ? Quand les enchantements auraient la puissance de faire descendre la lune du haut des cieux, de faire naître des moissons pendant l’hiver, d’arrêter la foudre dans sa course rapide, de troubler les lois de la nature jusqu’à forcer les étoiles à se montrer à la face du jour, ils n’en seraient pas moins impuissants contre mon époux.
Mais l’amour triomphe des dieux même.
Oui, mais peut-être qu’Hercule doit le vaincre, et que cette victoire sera le dernier de ses travaux. Mais toi, chère nourrice, je t’en conjure par tous les dieux, et par la crainte que tu as de me déplaire, cache dans ton cœur et ne révèle à personne le secret de ce que je médite.
Et quel est donc ce projet sur lequel vous me demandez le silence ?
Je n’emploierai ni les armes, ni les traits, ni les feux.
Je vous promets de ne point parler, si votre dessein n’est point criminel : autrement cette discrétion serait un crime.