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La Nourrice

Voici le philtre et une robe dont le tissu merveilleux a lassé les mains de toutes les esclaves que vous employez aux travaux de Minerve. Maintenant il faut verser la liqueur pour en imbiber la tunique d’Hercule : mes invocations en augmenteront encore la puissance. L’intelligent lichas arrive ici fort à propos ; il faut lui cacher notre secret de peur qu’il ne le révèle.

Déjanire

Serviteur fidèle, homme précieux comme il s’en trouve peu dans le somptueux palais des rois, prenez cette robe que mes mains ont tissue pendant qu’Alcide errait par le monde, et, vaincu par le vin, pressait contre sa forte poitrine la reine de Lydie ; maintenant il se laisse prendre aux charmes d’iole ; mais je compte ramener son cœur par mes prévenances ; l’ingratitude cède à la puissance des bienfaits. Dites-lui qu’avant de revêtir cette robe, il fasse brûler l’encens sur l’autel, et qu’il invoque les dieux, le front ceint d’une blanche couronne de peuplier. Moi, je vais me retirer dans mes appartements, et prier la mère du cruel Amour. Vous, que j’ai amenées avec moi de notre commune patrie, vierges de Calydon, déplorez ma funeste destinée.



Scène II

Chœur de vierges étoliennes
Chœur de vierges étoliennes


Nous, vos fidèles compagnes depuis l’enfance, nous