Scène II
O ma mère ! cherchez un asile au delà de la terre, au delà des mers, au delà des cieux, de l’Océan, des enfers, au delà des travaux d’Hercule !
Mon cœur est frappé de je ne sais quel pressentiment funeste.
Régnez, triomphez, courez au temple de Junon ; c’est le seul qui vous soit ouvert, tous les autres vous sont interdits.
Dites-moi quel malheur me frappe sans que je l’aie mérité.
L’ornement et l’appui du monde, l’homme à qui le destin avait donné la place de Jupiter ici-bas, ô ma mère ! il a cessé de vivre : je ne sais quel poison dévore les membres et le corps d’Hercule. Ce héros, vainqueur des monstres, est vaincu lui-même ; il pleure, il gémit. Que voulez-vous savoir davantage ?
Les infortunés sont impatients d’apprendre leurs malheurs : parlez, dans quel état déplorable est tombée notre maison ? O palais ! palais dévasté ! c’est maintenant que je suis veuve, délaissée, accablée !