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ments : voici le moment de vous acquitter envers moi : pesez tous mes bienfaits, la mort que vous me donnerez en sera le juste prix.



Scène III

Alcmène, Hercule


Alcmène

Malheureuse mère d’Alcide ! où me faut-il aller ? où est mon fils, où est-il ? Si mes yeux ne m’abusent pas, le voici renversé à terre, haletant et plein d’agitation. Il gémit, c’en est fait. Laisse-moi t’embrasser pour la dernière fois, ô mon fils ! et recueillir sur tes lèvres ton âme expirante ; ouvre-moi tes bras. Mais où sont tes membres ? où sont ces épaules vigoureuses qui ont porté le ciel et ses astres ? quelle affreuse puissance t’a réduit à si peu de chose ?

Hercule

Oui, je suis Hercule, ô ma mère ! mais il ne reste de moi qu’une ombre, un je ne sais quoi qui n’a pas de nom. Pourquoi couvrir et détourner vos yeux ? rougissez-vous de m’avouer pour votre fils ?

Alcmène

Quel monde, quelle terre a produit le monstre nouveau qui t’a détruit ? quelle puissance exécrable triomphe ainsi de toi ? quel est le vainqueur d’Hercule ?