Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/255

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fais qu’il ne naisse plus sur la terre aucun monstre, aucun fléau ; plus de tyrans cruels qui la désolent, plus de rois qui croient que la seule gloire d’un monarque est d’avoir toujours le glaive levé sur leurs sujets. Si quelque nouvelle terreur nous menace encore, nous te supplions de nous envoyer un autre vengeur à la place de celui que nous avons perdu.

Mais qu’est-ce donc ? le tonnerre gronde dans le ciel. C’est le père d’Alcide qui témoigne sa douleur. Est-ce l’acclamation des dieux, ou le cri de Junon tremblante ? a-t-elle fui de l’Olympe à la vue d’Hercule ? est-ce Atlas qui chancelle sous son fardeau ? ou peut-être les Mânes ont tremblé, en voyant Alcide, plus encore que la première fois, et le chien des enfers s’est échappé en brisant ses chaînes. Non, voici le fils de Péan, qui s’avance la joie peinte sur son visage ; héritier d’Hercule, il porte sur ses épaules les flèches de ce héros, et son carquois célèbre parmi tous les peuples.