Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/313

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OCTAVIE.

Oui, pour qu’il me rende un frère cruellement assassiné ?

LA NOURRICE.

Non, mais pour assurer votre propre vie, et relever par vos enfans les ruines de votre famille abattue.

OCTAVIE.

La maison impériale attend d’autres enfans ; moi, je sens que la cruelle destinée de mon frère m’entraîne.

LA NOURRICE.

Prenez courage, et que la faveur du peuple vous rassure.

OCTAVIE.

C’est une consolation, mais non pas un remède à mes maux.

LA NOURRICE.

La puissance du peuple est grande.

OCTAVIE.

Celle de l’empereur l’est encore plus.

LA NOURRICE.

Néron se ressouviendra de son épouse.

OCTAVIE.

Sa maîtresse l’en empêchera.

LA NOURRICE.

Elle est odieuse à tous les Romains.

OCTAVIE.

Oui, mais elle plaît à son amant.

LA NOURRICE.

Elle n’est pas encore sa femme.