Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ACTE QUATRIÈME.



SCÈNE I.

LA NOURRICE, POPPÉE.
LA NOURRICE.

Où fuyez-vous ainsi de l’appartement de votre époux, ma fille ? quelle retraite voulez-vous chercher dans le trouble qui vous agite, et pourquoi ces larmes qui coulent sur vos joues ? Ce beau jour appelé par nos prières et par nos vœux a brillé pour vous. Les flambeaux de l’hymen vous ont unie à votre auguste amant ; vos attraits et le zèle indiscret de Sénèque vous ont donné ce noble époux, et la puissante mère de l’Amour l’a fait tomber dans vos chaînes. Que vous étiez belle sur ce beau lit nuptial ! avec quel ravissement le sénat contemplait vos charmes, tandis que vous faisiez brûler l’encens en l’honneur des dieux, et que vos mains faisaient sur les autels des libations de vin ! Un léger voile de pourpre couvrait le sommet de votre tête ; Néron marchait à vos côtés avec un noble orgueil, au milieu des acclamations des citoyens ; la pourpre de ses habits et la joie de son visage attiraient tous les regards : telle fut