Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/405

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Goûte enfin, roi des dieux, le doux fruit de mes faits,
Qui par tout l’univers t’ont établi la paix ;
J’ai d’entre tes sujets la trahison bannie ;
J’ai des rois arrogans puni la tyrannie,
Et rendu ton renom si puissant et si beau
Que le foudre en tes mains n’est plus qu’un vain fardeau.
Des objets de ton bras le mien est l’homicide,
Et tu n’as rien à faire après les faits d’Alcide,
Tu n’as plus à tonner, et le ciel, toutefois
M’est encore interdit après tous ces exploits.
Parais-je encore un fils indigne de son père ?
Junon n’a-t-elle pas assouvi sa colère ?
N’a-t-elle pas assez, par son aversion
Fait paraître ma force et mon extraction ! etc.

(Rotrou, Hercule mourant, acte i, sc. 1.)

Page 113. Puisque la terre n’a plus d’ennemis à m’offrir.

L’air, la terre, la mer, les infernales rives,
Laissent enfin ma vie et mes forces oisives ;
Et voyant sans effet leurs monstres abattus,
Ces faibles ennemis n’en reproduisent plus.

(Ibid.)

Page 115. Déjà il n’y a plus sur la terre d’autre monstre que moi. C’est-à-dire que tous les monstres étant détruits, il n’y avait plus rien de monstrueux au monde, que la force extraordinaire de celui qui les avait toujours vaincus.

Page 117. La paix n’est point dans le séjour des dieux. Par la raison que le ciel s’est peuplé des monstres dont Hercule a purgé la terre, comme il le dit plus bas :

Mais qu’en vain j’ai purgé le séjour où nous sommes !
Je donne aux Immortels la peur que j’ôte aux hommes.
Ces monstres dont ma main a délivré ces lieux
Profitent de leur mort et s’emparent des cieux.
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Junon, dont le courroux ne peut encor s’éteindre,
En a peuplé le ciel pour me le faire craindre, etc.

(Ibid.)

Vainqueur, je contemple mes victoires au dessus de ma tête. C’est--