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cée, et par conséquent ne fut pas condamnée, dans les enfers, au supplice de ses quarante-neuf sœurs.

Page 195. Laisse-moi partager tes supplices, femme de Jason. C’est-à-dire Médée.

Épouse du roi de Thrace. Procné ou Progné, fille de Pandion, roi d’Athènes, sœur de Philomèle, et femme de Térée, roi de Thrace.

Reçois ta fille auprès de toi, ô Althée. Déjanire était fille d’OEnée, roi de Calydou, et d’Althée, fille de Thestius. La fable du tison de Méléagre est assez connue : Althée se poignarda pour l’avoir jeté au feu, et causé ainsi la mort de son fils.

Page 199. Mais un bruit de fouets s’est fait entendre. Il serait singulier que Racine eût pris à notre auteur quelques traits pour la fureur d’Oreste. Cela est vrai cependant, il n’y a pas moyen d’en douter ; seulement, il a mieux écrit. Cette interrogation « Les juges de l’enfer sont-ils assis déjà sur leur tribunal ? » s’est transformée en celle-ci :

Eh bien ! filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes ?

Quel est ce vieillard qui roule cette énorme pierre ? Sisyphe. Quel est ce coupable attaché à une roue ? Ixion.

Il n’est rien d’éternel. Ce chœur est le développement poétique d’un principe adopté par les stoïciens et attribué à Orphée. Notre auteur soumet les dieux même à cette nécessité de mourir. Nous ne l’en blâmons pas, car tous les dieux païens sont morts depuis lui.

Page 203. La Dryade abandonnant le chêne qui lui sert d’asile. Il faut croire alors que le chêne et la Dryade ne voulaient pas se rendre ensemble auprès d’Orphée ; car le poète a dit plus haut que les forêts se détachaient pour suivre le chantre de la Thrace. Plus bas, les bêtes féroces, plus heureuses en cela que les Dryades, n’ont pas besoin de se déranger ni de sortir de chez elles, puisqu’elles se rendent auprès d’Orphée avec leurs retraites, ce qui est incontestablement plus commode. Il ne faut point quereller un poète, mais surtout un mauvais poète, sur ses fantaisies.

Page 205. Il fait entendre aux Gètes ces lamentables paroles.