Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/54

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mon fils. Rapporte-t-il un présent volontaire de son oncle, ou le trophée de sa victoire ?

thésée. — Une roche funèbre domine les eaux donnantes du Styx, à l’endroit où son cours est si lent, qu’il semble tout à fait immobile. Ce fleuve est gardé par un vieillard hideux dont l’aspect seul épouvante. C’est lui qui passe d’une rive à l’autre les Mânes tremblants. Sa barbe en désordre pend sur sa poitrine. Un nœud ferme sa robe grossière. Le feu jaillit de ses orbites. C’est le portier des enfers. Une longue rame lui sert à conduire sa barque.

Il la ramenait vide au rivage pour y prendre d’autres âmes. Hercule demande à passer, et les ombres s’écartent devant lui. Où vas-tu, téméraire ? arrête ! s’écrie l’affreux Charon. Impatient de tout retard, le fils d’Alcmène saisit la rame du vieux nocher, l’en frappe, et s’élance dans sa barque. Cet esquif, assez fort pour porter les générations humaines, fléchit sous le poids du héros. 11 s’assied, et les deux côtés delà barque surchargée et tremblante reçoivent l’eau du Léthé. La vue d’Hercule fait pâlir tous les monstres qu’il a vaincus, les cruels Centaures et les Lapithes que l’ivresse poussait aux combats. Pour trouver un asile, l’hydre de Lerne plonge au fond du Styx ses têtes renaissantes.

Alors se découvre le palais de l’avare Pluton. Là le redoutable