Eurysthée, que Junon fit naître avant Hercule, avait ordonné à ce héros de pénétrer jusqu’au fond du Ténare. Il ne manquait plus à ses travaux que de vaincre le roi de la troisième partie de l’univers. Hercule a osé franchir le ténébreux passage qui conduit chez les Mânes, voie lugubre et semée de noires forêts, mais couverte d’une foule innombrable. Comme les habitants des villes s’empressent au théâtre, attirés par la nouveauté des jeux ; comme les peuples accourent à Olympie, quand le cinquième été ramène les fêtes de Jupiter ; comme, au retour des longues nuits, lorsque la Balance favorise les heures du sommeil et partage également le cours du soleil entre les deux hémisphères, la multitude se rend aux fêtes de Cérès, et les initiés de l’Attique s’élancent de leurs maisons pour célébrer les mystères d’Éleusis : telle et aussi nombreuse est la foule qui se presse sur la route silencieuse des enfers. Les uns s’avancent d’un air morne, ralentis par l’âge et rassasiés de jours ; d’autres, plus jeunes, semblent courir encore. Ce sont des vierges qui n’ont point connu le joug de l’hymen, des adolescents qui n’ont point coupé leur première chevelure, des en-
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