comme pour Quintilien, Sénèque le Philosophe et Sénèque le Tragique ne sont qu’un seul et même personnage ; et que si dans les tragédies qui portent son nom, il en est quelques-unes, Octavie entre autres, qui peuvent n’être pas de lui, il n’en reste pas moins, à nos yeux, le légitime propriétaire des autres. Ceci entendu, examinons rapidement le Théâtre de Sénèque.
Non plus que celles de Pomponius et de Maternus, les tragédies de Sénèque n’ont été composées pour la représentation scénique. Écrites pour les lectures publiques qui ; au second siècle de la littérature latine, étaient si fort à la mode et faisaient pour ainsi dire tout le mouvement intellectuel et la vie littéraire de Rome, elles manquent essentiellement du premier et principal caractère de la tragédie, l’action. Elles ne s’adressaient pas à un public véritable, mais à un auditoire choisi qui se piquait de bel esprit et de comprendre à demi-mot. Les sentences y domineront donc et les traits remplaceront les effets de théâtre. Ainsi tout d’abord par là la tragédie de Sénèque s’éloigne de la tragédie grecque, à laquelle pourtant elle emprunte tous ses sujets. Entre cette tragédie latine telle que l’a faite Sénèque et la tragédie grecque, il y a bien d’autres différences ; différences qui tiennent à l’opposition même du génie grec et du génie romain, et aussi au temps où écrivait Sénèque.
Dans l’histoire, comme dans les fictions de l’imagination et les créations des arts, la femme grecque se présente à nous sous des traits doux et gracieux ; il semble