Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/131

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de la profonde scélératesse des moyens inventés par la cupidité. Vous avez entendu parler d’un marquis de Favras qui avait cherché à signaler son zèle pour le service du Roi ; ses démarches indiscrettes et mal combinées parurent fournir une occasion d’intimider ceux qui étaient animés du même esprit ; on supposa une conjuration, le malheureux Favras fut condamné, et jamais on n’oubliera qu’un de ses juges osa lui dire en l’exhortant à la résignation, qu’il fallait une victime au peuple. Un Magistrat qui n’était pas de ses juges, crut y voir une occasion pour lui, de faire promptement une grande fortune ; plein de son projet il se rend en robe à la prison et demande à voir le marquis de Favras ; le geôlier habitué au respect pour les magistrats ne fait point de difficulté, il est introduit et reste