Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pompeuses à Rome, le peuple y court avec empressement, et le prix du pain et l’abondance du bled concentre son attention. Les Romains étaient éloquens et les habitans de Rome s’expriment avec chaleur et énergie, leurs discours abondent en images ; leur accent, leurs gestes sont expressifs, variés et ajoutent à la véhémence et à la grâce de leurs expressions. Les Romains étaient braves et familiarisés avec l’effusion du sang, le peuple à Rome est toujours armé d’un couteau, et venge ses querelles par des combats où il montre un grand courage. Ces combats, et les assassinats qui ne sont pas aussi nobles, sont à tel point fréquens, que le nombre des hommes tués ou blessés s’élève à Rome, année commune, à douze ou treize cents, enfin les transtévèrins offrent dans les traits de leur visage la plus frappante